Sarah McCuaig, 13e athlète Mcgilloise à recevoir une prestigieuse bourse Rhodes

MONTRÉAL ‒ Sarah McCuaig, coureuse de fond et capitaine de l'équipe d'athlétisme et de cross-country de l'Université McGill, a obtenu une prestigieuse bourse Rhodes qui lui permettra de poursuivre ses études à l'Université d'Oxford, en Angleterre.
Étudiante en sciences aux cycles supérieurs, la jeune femme de 22 ans est la 13e athlète de l'Université McGill à se voir décerner cet honneur. Originaire de Waterloo, en Ontario, elle devient ainsi la 134e boursière Rhodes de l'histoire du célèbre établissement d'enseignement montréalais, qui en compte plus que toute autre université canadienne. Créées en 1902, ces bourses sont décernées par un comité de sélection à des étudiants au parcours scolaire exceptionnel qui se distinguent par le respect dont ils font preuve à l'égard de leurs semblables, leur altruisme et leurs qualités de meneurs.
« C'est étrange, mais le chiffre 13 m'a toujours porté chance. Je suis née le 13 février et je portais ce numéro lorsque je jouais au basketball, au secondaire », précise Sarah McCuaig, 1,78 m, qui poursuit une majeure en microbiologie et immunologie et une mineure en kinésiologie à McGill. « Depuis que j'ai appris la nouvelle, il y a quelques jours, j'ai l'impression d'être emportée dans un tourbillon. Je suis emballée à l'idée de faire partie de l'équipe d'athlétisme de l'Université d'Oxford et de m'entraîner sur la piste où Roger Bannister est devenu le premier homme à courir le mille (1609,34 m) en moins de quatre minutes. »
Seulement 11 bourses Rhodes sont octroyées au Canada chaque année. Sarah McCuaig et Madeleine Ballard, joueuse de rugby pour l'Université d'Harvard et originaire de Baie-D'Urfé, sont les deux seules Québécoises à recevoir cet honneur en 2012.
« Sarah possède toutes les qualités d'une étudiante-athlète accomplie, puisqu'elle excelle à la fois dans ses études et dans sa discipline sportive », affirme Dennis Barrett, entraîneur-chef des équipes d'athlétisme et de cross-country à McGill. « Elle ne manque jamais un entraînement et est toujours prête à aider les autres. Je suis très fier qu'elle ait remporté cet honneur, qui vient souligner l'ensemble de ses réalisations. »
L'une des étudiantes-athlètes mcgilloises les plus couronnées, en classe et sur la piste, la coureuse étoile de la conférence est membre du Tableau d'honneur académique canadien, du Tableau d'honneur des athlètes étudiants de la principale et du Palmarès du doyen.
Lauréate d'une bourse d'admission Greville Smith de l'Université McGill en 2009 -- d'une valeur de 10 000 $ par année pendant quatre ans -- Sarah a également reçu une multitude de prix de la Fondation de l'athlète d'excellence du Québec, qui lui a rendu hommage le mercredi 28 novembre dernier dans le cadre du 27e Gala du sport universitaire québécois, à l'hôtel Delta de Montréal.
« Je n'aurais jamais cru venir grossir les rangs des boursiers Rhodes », affirme la jeune athlète, qui prévoit obtenir son baccalauréat en sciences au printemps avant de partir pour l'Université d'Oxford cet été afin d'y obtenir un doctorat en immunologie. « Je n'ose pas me comparer au Dr Penfield ou à Bill Clinton... Mais Amy Castro, ma colocataire et coéquipière, a été la première à me suggérer de soumettre ma candidature, il y a de cela 18 mois environ. Au début, je n'ai pas pris sa suggestion au sérieux, puis d'autres m'ont laissé entendre que cela vaudrait vraiment la peine. L'Université d'Oxford est reconnue pour les travaux de recherche remarquables qui s'y déroulent dans mon domaine. "Qui ne risque rien n'a rien", me suis-je alors dit avant de me lancer dans l'aventure. Je ne suis jamais allée en Europe, alors il est ironique que je m'y rende pour la première fois pour étudier. »
« Honnêtement, je croyais n'avoir aucune chance, car j'avais l'impression que l'entrevue ne s'était pas bien déroulée. Quand j'ai reçu l'appel, je suis restée sans voix. Je ne me doutais pas du tout que j'avais été choisie, j'étais sous le choc et même aujourd'hui, cela semble irréel. »
L'aînée de trois enfants, Sarah McCuaig a grandi au sein d'une famille de sportifs. Son grand-père, Dave McCuaig, a joué au basketball à l'Université de Toronto. Whit Tucker, son grand-oncle, était un athlète de trois sports auprès des Mustangs de l'Université Western et a connu une illustre carrière avec les Rough Riders d'Ottawa au sein de la Ligue canadienne de football. Il a été intronisé au Temple de la renommée du football canadien en 1993.
Au cours de sa deuxième saison à l'Université, Sarah a été nommée la joueuse la plus utile à son équipe en athlétisme et en cross-country, élue athlète de la conférence de l'année 2010-2011 par le Réseau du sport étudiant du Québec, alors que les Martlets de McGill remportaient le premier de trois championnats québécois consécutifs de cross-country universitaire. Elle a également reçu la bourse commémorative Uldis Auders, remise à l'étudiant de deuxième année qui réussit le mieux à la fois dans le sport et les études.
Sarah McCuaig a été honorée à deux reprises par le RSEQ à titre d'athlète qui réussit le mieux à conjuguer sports, études et service communautaire pour son travail bénévole auprès de l'Unité des soins intensifs en néonatalogie de l'Hôpital Royal Victoria et du Conseil du sport universitaire de McGill.
Le printemps dernier, elle a été honorée à titre d'athlète étoile après avoir remporté le titre québécois au 1 500 m en 4 minutes, 42 secondes et 44 centièmes, et a fait partie de l'équipe gagnante du relais 4 x 800 m. L'équipe a également décroché le bronze aux championnats nationaux de SIC, une victoire que Sarah a qualifié de moment le plus mémorable de sa carrière sportive à McGill, après avoir manqué le podium de 0,01 seconde l'année précédente.
Au cours des deux dernières années, Sarah McCuaig - qui s'est inscrite à McGill après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires de l'École John A. Macdonald, à Waterloo - n'a pas été épargnée par les blessures et la maladie. Toutefois, ces revers ne l'ont pas empêchée de continuer à récolter les honneurs. Elle a ainsi reçu le Prix des champions de 1938 pour son leadership, ainsi que le Prix commémoratif Andrea Taylor présenté à l'athlète féminine qui apporte une contribution exceptionnelle à son équipe tout en favorisant l'unité et le leadership.
« Mes coéquipières sont les premières personnes que j'ai rencontrées après mon arrivée à McGill, elles forment ma deuxième famille. Je ne pourrais imaginer ma vie à l'Université sans leur présence », affirme la jeune femme, qui passe une grande partie de son temps aux Laboratoires Meakins-Christie -- l'un des plus importants centres de recherche sur les maladies respiratoires au monde -- sous la direction du Dr James Martin. « J'ai adoré l'athlétisme et le cross-country à McGill, ainsi que mon expérience en recherche, domaine vers lequel je souhaite me diriger. »
« J'étudie les maladies respiratoires, notamment les effets du stress oxydatif sur les molécules qui interviennent dans l'asthme. Je m'intéresse également au lien entre l'objet de mes études et le sport, car l'asthme est une affection qui touche de nombreux coureurs. Plusieurs de mes coéquipières et concurrentes en souffrent, et j'en ai moi aussi été atteinte cet automne. Mes travaux me permettent donc de lier ces deux aspects de ma vie au niveau moléculaire. »
« Je suis ravie de savoir que je serai à Oxford l'année prochaine, mais c'est un sentiment doux-amer, car je me sentirai toujours à la maison à McGill. J'ai du mal à croire que je devrai quitter mes amies et cet endroit où j'ai reçu tant d'appui de mes professeurs, mais aussi de mes entraîneurs et d'autres membres de la communauté sportive. J'en garderai des souvenirs impérissables. La transition sera difficile, mais extrêmement stimulante. »
Les plus anciennes et les plus prestigieuses bourses de recherche universitaire au monde, les bourses Rhodes sont accordées pour une période de deux ans avec possibilité de renouvellement pour une troisième année. Les lauréats reçoivent un montant de 20 700 $ par année afin de poursuivre leurs études à l'Université d'Oxford. Le coût des études, y compris les frais de déplacement, est assumé par les fiduciaires Rhodes. Tous les boursiers reçoivent également une allocation d'entretien suffisante pour couvrir leurs dépenses pendant l'année universitaire et les vacances.
Parmi les autres athlètes mcgillois lauréats d'une bourse Rhodes, mentionnons les olympiens canadiens David Johnson (athlétisme, 1923) et F. Munroe Bourne (athlétisme, 1932), ainsi que James Waugh (natation, 1968), William Hinz (basketball, 1983-1984), Alexa Bagnell (natation, 1990), Lesley Fellows (basketball/aviron, 1990), Christine Desmarais (hockey, 1997), Emily-Claire Poupart (aviron, 2002), Alexandra Conliffe (aviron, 2003), Erin Freeland-Ballantyne (ski nordique, 2004), Katherine Trajan (natation, 2006) et Vincent Larochelle (escrime, 2008).
La liste des éminents boursiers Rhodes comprend notamment le première-ministre du Canada John Turner; le neurochirurgien montréalais Wilder Penfield; le gouverneur général du Canada Roland Michener; le président des États-Unis Bill Clinton; le secrétaire d'État américain Dean Rusk; l'astronome Edwin Hubble; le scientifique et Prix Nobel australien Sir John C. Eccles; le poète américain Robert Penn Warren; le sénateur américain J. William Fulbright; le sénateur, candidat à la présidence des États-Unis et joueur professionnel de basketball Bill Bradley; le commandant général de l'OTAN Wesley Clark; et l'auteur-compositeur et acteur américain Kris Kristofferson.